Le dialogue nécessite plusieurs ingrédients : des personnes, un canal, des outils, des codes partagés, un cadre propice et un sujet. Dialoguer, est un art qui est à la portée de tous. Il est multiforme et très souvent, trop souvent, sujets à moult interprétations. le dialogue a de nombreuses vertus, il pousse à la réflexion, il éloigne de nous des pensées hors-sol, il nous apprend à nous tenir, il nous forme pour la prise en parole en public, il nous fait exercer différents muscles et enfin il est toujours utile. Ses différentes interprétations peuvent brouiller le message et dans le cas de figure l’un des interlocuteurs a tôt fait de dire : « je suis responsable de ce que je dis, je ne suis pas responsable de votre compréhension du message ». Les multiples canaux existants, le flux incessants d’informations, la désinformation ont le chic parfois, de brouiller les messages, laissant place à l’expectative, la défiance, la méfiance et le rejet.
Il existe des questions, donc la charge émotionnelle réveille de nombreuses blessures. Il existe des expressions qui ferment le canal de communication entre individus. Chez moi, une des réponses pour clore le sujet est : « avant, c’était l’obscurité, la sorcellerie, rien de bon ne peut en sortir. »
« La vie c’est devant » dit-on chez moi. Mais, devant c’est où ? Devant nous mène où, quand nous sommes ignorants de notre charge ancestrale entre autres, de notre histoire décennale -centenaire ou millénaire peuvent effrayer-, de l’histoire de nos parents nucléaires. Je vois le mécanisme de protection se déclencher et la première question fût, question à laquelle je réponds sans la citer en disant : « aucun prophète n’a parlé de la vie à venir sans revenir sur les faits et les hommes du passé. »
Remuer le passé, c’est ouvrir des plaies, remuer le couteau dans la plaie, nourrir son coeur de haine, plonger son moi et son émoi dans le désarroi et d’autres maux, que les mots expriment faiblement, mais pas que, c’est aussi découvrir de la bravoure, de l’honneur, du respect, de la fidélité, des us et coutumes établis pour émuler le vécu de l’Homme, rencontrer le génie de l’Homme, s’émerveiller de sa créativité et prendre conscience de son rapport au temps, la nature, son environnement, son prochain.
Remuez-le passé c’est aussi se réapproprier son identité. Elle nous fait tant défaut dans ce monde qui normalise tout ou presque, globalise tout ou presque, broie et détruit en fonction des intérêts des dominants. Que deviennent et que deviendront ceux qui ne sont pas assez entré dans l’histoire ? Comme suggéré récemment par Joseph : « il faut que les jardiniers prennent les instruments, et aille tailler la jungle qui est constitué du reste du monde » que deviendrons-nous ? Des roses, lilas, des safous, du ndolè, du saka saka….seul l’avenir nous édifiera.
(re) construire le dialogue est un processus long et lent pour mille et une raison. Le choix des outils détermine le niveau d’efforts à produire, le choix du champ importe aussi et l’acceptation ou pas du feu qui brûle en vous de faire votre part, alignera les étoiles. J’ai choisi de le faire via la construction d’un arbre généalogique et comme la difficulté ne me faisait pas peur, je ne me suis pas contenté de ma famille/clan, je le fais en prenant pour l’individu premier, le peuple. Je pense qu’il est un exercice formidable pour le dialogue, dans et entre des générations, les options de pouvoir élaborer des biographies et noter des faits importants dans la vie d’une personne montre son appétit contagieux pour la vie et, enfin poser une image derrière un nom est un volcan d’émotions. Un projet qui prendra le temps qu’il aura à prendre https://www.myheritage.fr/site-family-tree-1438080772/mvbumbo et j’espère qu’il va produire des fruits pour ceux qui en ont besoin. Je ne suis qu’on ouvrier dans un projet fou et plus grand que moi, comme disait un tonton : « tu as choisi un bonne part, pas facile mais, une des plus utile. »
Une histoire plurielle 