Adolescent mes compagnons et autres m’ont laissé comprendre que nous étions minoritaire, de ceux qui n’avaient pas droit aux premiers rôles car très minoritaires. Un peuple perdu dans la fôret, un pygmée egaré dans la cité. Cette considération a été la même pour certains enseignants, ne sachant pas situer mon nom sur une carte, j’étais d’une tribu minoritaire au mieux mais, souvent un étranger, la prononciation de mon nom ne renvoyait à rien de national.
On met dans un coin de la tête, on se construit un îlot car on ne comprends pas bien, comment et pourquoi et, on avance avec. Quel impact sur la personne que je suis, je peux dire qu’il a été considérable, je n’avais pas d’identité et j’ai été incapable de m’en construire une de substitution, pour mon bonheur car je pense qu’il y a rien de plus dramatique de se perdre dans la peau d’un autre.
Jeune adulte, et curieux de pouvoir se présenter et s’affirmer, les questions viennent à se bousculer ? Quel est mon histoire, suis-je aussi incognito qu’ils l’ont longtemps dis ? Mes premières réponses, j’ai trouvé dans un arbre généalogique que j’avais commencé à construire. Des débuts de réponses, j’ai commencé à voir un horizon qu’il me serait difficile de toucher tant il se perd dans la nuit des temps.
Il faut croire que l’histoire se fait chiche, aller à sa rencontre se fait dans la confrontation, chacun est jaloux de son histoire, une histoire qui parle de même ancêtres mais avec tant d’interprétations différentes, rien n’est fait pour la faciliter, tant les acteurs au gré des intérêts l’ont détournés pour moults raisons. Devant ce qui semble être un imbroglio, je comprends la résilience des peuples et la capacité à pouvoir avancer même dans le tumulte ?
L’histoire à partir de ce moment s’est faite vaste, profonde et riche de son oralité et ses textes éparpillés chez les acteurs qui ont marqués le temps et conquis l’histoire. Je suis Ngumba, Sassandè de Kuambo et fier de mes ascendants. Mon histoire est millénaire et riches d’actes qui définissent un peuple, une société, un pays. Je ne suis qu’à un pétit bout de l’hisoire et, j’ai un projet fou qui m’aidera à la sortir des tirroirs, des mémoires et surtout la partager avec les miens et le voisin.
Se connaître pour avancer dans ce monde qui veut tout standardiser, tout ramener à des valeurs qui ne sont pas les miennes est une boufée d’oxygène. Je ne vois plus le monde comme un endroit où je dois me faire pétit car dépourvu d’histoires, je le vois comme un endroit qui doit m’entendre, va m’entendre et devra compter sur moi pour la constuction d’un futur immédiat et lointain. Connaître chez soi permet d’avancer le torse bombé. Connaître son histoire n’est pas l’assurance de réussir mais la certitude de se construire et agir comme co constructeur de son environnement. Connaitre son histore, pour la perpetuer et l’inscrire durablement dans la marche des nations.
Une histoire est ponctué de moments. Les plus douloureux nous enseignent à agir pour l’avenir, les plus festifs réjouissent le coeur. Les actes d’un moment qui discriminent sont à connaître pour corriger les comportements d’aujourd’hui, l’héroisme doit servir de leitmotiv à celui qui doute. Je reviendrais surement vous saouler avec mes découvertes, se sera ma façon à moi de partager une part du monde entouré de fôrets et fleuve qui cohabite avec vous.
Peace ! @sanzhiet