Comment se traduit concrètement ton engagement pour les jeunes en Afrique ? Posée avant le petit-déjeuner, cette question a eu le chic de vider de mes tripes le dîner de la veille. La question s’inscrivait dans un cadre plus vaste « Bénévolat et Engagement volontaire de la jeunesse en l’Afrique de l’Ouest et Centrale ». Je pris le temps de prendre le petit-déjeuner, je me suis demandé si je suis concerné ? Au lieu de manger sereinement, j’ai réfléchi et, je me suis dis pourquoi pas en 100 mots, répondre à la question posée ?
S’engager pour les jeunes, c’est comme entrer en politique. Tu ne t’appartiens plus, tu appartiens à mille et une causes. Heureusement dans la vie, nous sommes limités et nous ne pouvons pas tout faire. Cela demande donc de faire une introspection. Je dois me poser des questions pour m’auto-évaluer et délimiter mon champ d’action. Quelles sont mes qualités, dons et compétences ; quelles sont mes limites ; sur quoi puis-je être utile sans passer pour un affairé ? C’est un exercice fastidieux mais important. Ne nous trompons pas, on ne peut être crédible que là où nous sommes doués et où, avons un vécu et une expérience. Le reste n’est que de la théorie, aussi belle soit-elle.
Après cet exercice délicat, on s’engage. La question est : mais comment ? Bah, je dirais en faisant un pas. Ce pas et ceux qui le suivront, seront toujours riches d’enseignements. Ils seront toujours pleins d’acquis et d’erreurs et, ils serviront à affirmer ma démarche et construire mon action. On s’engage pour des causes auxquelles on croit, mieux encore, on s’engage parce qu’on a eu une chance (compétences, épreuves, douleurs, promotions, soutiens, compassions, etc.) et on souhaiterait la partager avec les autres.
Pourquoi je m’engage ?
- J’aime les enfants, je vois tellement de vie en eux que je suis chaque fois rempli d’émotions, j’aime leur intelligence spontanée et pleine d’enseignements. Conscient de ça, il serait aberrant que je ne m’engage pas, dans des causes qui me paraissent juste.
- J’ai traversé des moments difficiles, appris dans la douleur, affronter des émotions qui m’ont mises à genoux. Je ne le souhaite à personne, je parle de mon histoire.
- J’aime écrire, j’ai dans le cœur cette naïveté qui exaspèrent mes proches et je vois le monde en rose. Comment ne pas dire avec des mots, la beauté des choses simples, que nous ne voyons plus car absorbés par la vie ?
S’engager produit beaucoup d’effets : il détruit les murs pour construire de ponts, fait couler les larmes de compassion devant la réalité qui se cache derrière les masques, l’engagement brise bien des choses en vous mais aussi, chez les autres. Il fait reculer les frontières de votre éducation et vous transporte dans des sentiers imprévus. L’engagement appelle l’engagement mais attention, attention à ne pas courir derrière les activités. Vous ne pouvez donner que ce que vous possédez.
J’avais juste droit à 100 mots, je m’en vais justifier mon salaire.
La Bible dit : « Garde ton cœur plus que toute autre chose, Car de lui viennent les sources de la vie. » Proverbes 4.23. Cette pureté te sera utile, dans le discernement et les actions que tu souhaites mener. Il faut s’engager mais, il faut le faire pour être utile et non, une pierre d’achoppement.
** 100 mots imposés par celui qui m’a posé la question.